Laura CAHIER soutiendra sa thèse le 14 mars 2025 à 14h en salle du Conseil n°1 sur le sujet suivant :
Femmes autochtones et droits humains en contexte de pluralismes : une étude des interactions normatives à partir d’une enquête multisituée auprès de femmes mayas kaqchikel.
Le jury sera composé des membres suivants :
- Albane GESLIN, Professeure, Sciences Po Lyon, directrice de thèse
- Fabien GIRARD, Maître de conférences, Université Grenoble Alpes, rapporteur
- Mme Mathilde PHILIP-GAY, Professeure, Université Jean Moulin Lyon 3, rapporteure
- Mme Miléna SANTORO, Professeure, Georgetown University, examinatrice
- M. Jean-Pierre MASSIAS, Professeur, Université de Pau et des Pays de l'Adour, président
Résumé de la thèse
En dépassant une approche strictement juridique du droit, cette recherche vise à aller à la rencontre des droits humains – comme normes, discours et idées – en contexte de pluralismes juridique, expérientiel et épistémique. À partir d’une enquête empirique et multisituée, elle s’intéresse aux activités sociojuridiques et transcalaires des femmes et militantes mayas kaqchikel aux échelles locale, nationale et internationale. Quel rôle les femmes autochtones jouent-elles dans la production, la réalisation, la traduction, voire la reformulation et la transformation des droits humains ? En se mobilisant dans divers espace-temps du droit, dans quelles mesures les femmes autochtones sont-elles également vectrices des circulations normatives entre différents systèmes juridiques autochtones et non autochtones ? Quelles sont les formes, les modalités et les manifestations de ces usages critiques des droits humains par des actrices en position sociale subalterne, dans un contexte marqué à la fois par l’existence de pluralismes et leur négation dans les systèmes de pouvoir et de pensée dominants ? Quels liens existent-ils entre les stratégies de recherche de justice articulées par les femmes mayas kaqchikel d’une part, et les possibles trajectoires d’un droit international conçu selon une approche pluraliste et émancipatrice d’autre part ? En explorant ces interrogations, cette recherche démontre que le(s) sens, l’effectivité et la force normative et idéelle des droits humains ne peuvent être pleinement compris et régénérés sans reconnaître les contextes de pluralismes dans lesquels ils sont utilisés, revendiqués, interrogés, transférés, ou encore transformés.