Chiffres, droit et biodiversité

Par dice-dev, 28 avril, 2025
Campus Schuman, espace Cassin, salle 3.3/salle des Actes

Les rapports des experts scientifiques publiés ces dernières années font tous le constat alarmant de l’effondrement de la biodiversité. La Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, dans son Rapport sur l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques, estime que « sur environ huit millions d’espèces animales et végétales (dont 75 % sont des insectes), environ un million sont menacées d’extinction » (IPBES, 2019). Par ailleurs, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat « sur les 105 000 espèces étudiées, 9,6 % des insectes, 8 % des plantes et 4 % des vertébrés devraient perdre plus de la moitié de l’aire de leur niche climatique en cas de réchauffement planétaire de 1,5 °C » (GIEC, 2019).

Or, depuis 30 ans, les États tentent, sans y parvenir, d’endiguer la sixième extinction de masse de la biodiversité.  Le droit de l’environnement a pourtant été prolifique à toutes les échelles – internationales, européennes, nationales – ne cessant d’accroître le contenu de la boîte à outils de la protection de la biodiversité. Les techniques juridiques se sont ainsi multipliées. À chaque étape du développement du droit de l’environnement, les « politiques de la biodiversité » qui ont sous-tendu l’élaboration des instruments juridiques ont, conduit à une modification sensible du contenu des normes juridiques mettant peu à peu en relation les chiffres, la biodiversité et le droit puis les liant de plus en plus étroitement.

Ce colloque a ainsi pour objet de permettre de mener une réflexion sur les relations entre droit, chiffres et biodiversité et d’interroger le pré-supposé selon lequel les objectifs chiffrés et les indicateurs de mise en œuvre auraient vocation à rendre les politiques de conservation de la biodiversité plus effectives et plus efficaces.