URGENCE

Le traitement juridictionnel de l’urgence environnementale. Quelles solutions pour une prévention effective des dommages environnementaux ?

Quels pourraient être les moyens permettant au juge de tenir compte de l’urgence en matière de prévention des dommages à l’environnement ?

 

Les dommages environnementaux Ă©tant difficilement rĂ©parables et parfois irrĂ©versibles, la gestion du temps dans le procès emporte des enjeux considĂ©rables en matière de prĂ©vention des atteintes Ă  l’environnement. Le prĂ©sent projet postule que l’intervention du juge peut ĂŞtre regardĂ©e comme un moyen de cette prĂ©vention, qu’il s’agisse d’anticiper les risques de dommages ou de les faire cesser. Le potentiel des mesures pouvant ĂŞtre prescrites est Ă©vident : obligations de faire et de ne pas faire, d’interdire et d’obliger, suspension d’une dĂ©cision administrative illĂ©gale dont les effets sont nĂ©fastes pour l’environnement...

 

Si les procédures existent, elles ne correspondent malheureusement pas parfaitement aux enjeux environnementaux. En matière pénale par exemple, le rapport récent du groupe de travail sur le traitement pénal de l’environnement est particulièrement explicite sur ce point. Éclatement des procédures, champ d’application limité de certaines d’entre elles, appréciation stricte de la condition d’urgence… Il est patent que l’arsenal existant mériterait d’être, à nouveau, réformé. Le constat est également valable en matière administrative, civile, ainsi que dans l’ordre juridique international et européen.

 

L’ambition du prĂ©sent projet est d’embrasser l’ensemble des enjeux du traitement juridictionnel de l’urgence en matière environnementale. Le projet postule que l’urgence environnementale ne devrait pas ĂŞtre exclusivement traitĂ©e au prisme du rĂ©fĂ©rĂ©. Le juge dispose en effet d’autres moyens pour tenir compte de l’urgence qu’il peut y avoir Ă  prĂ©venir un dommage Ă  l’environnement : au travers de la mise en Ĺ“uvre de procĂ©dures dĂ©rogatoires au droit commun caractĂ©risĂ©es par des dĂ©lais raccourcis ; au travers sans doute aussi, d’une interprĂ©tation souple de l’ensemble des règles procĂ©durales et substantielles qui peut permettre de prendre effectivement en compte la spĂ©cificitĂ© des dommages environnementaux.

 

Le projet entend explorer les solutions existantes et, à travers l’étude comparative du droit interne, du droit international et européen ainsi que des droits étrangers, proposer des solutions renforçant la capacité des juridictions à prévenir les dommages environnementaux à travers la mise en place immédiate de mesures destinées à les éviter.

 

Membres du projet

 

Projet IERDJ