Part et départ nécessaires du mensonge
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La prohibition du mensonge est-elle inconditionnée ? Tel semble être le cas selon la théologie, telle que portée par les pères de l'Eglise, notamment Saint Augustin. Finalement, malgré la découverte de la loi morale en soi par Emmanuel Kant, ainsi débarrassée d'une quelconque transcendance, le formalisme de l'impératif catégorique et, de façon corrélative, l'inconditionnalité de l'interdit, aboutissent aux mêmes conclusions. Pourtant, peut-on envisager des cas limites où l'inconditionnalité doit faire place à la nécessité du mensonge ? Hors le formalisme auquel se réduit, finalement, les positions morales pures, c'est l'individu en soi qui doit être envisagé. La vérité n'est-elle pas parfois l'expression de l'égoïsme du sujet ? Il faut tout au contraire faire place à la philosophie contemporaine à travers, notamment, les thèses de Schopenhauer ou de Jankélévitch pour comprendre qu'au contraire de l'interdit de l'inceste ou de l'homicide volontaire, le mensonge ne constitue en fait pas un structurant de nos sociétés.