L’emploi par les Etats-Unis de la MOAB (Massive Ordnance Air Blast) : quelles leçons en tirer ?

auteurs

  • Balmond Louis

mots-clés

  • Bomb
  • Collateral damage
  • International humanitarian law
  • Islamic State
  • Military objective
  • Nuclear deterence
  • Rules of engagement
  • Thermobaric weapon
  • Use of force
  • Taliban
  • Afghanistan
  • Russia
  • North Korea
  • Arme thermobarique
  • Bombe
  • Dissuasion nucléaire
  • Dommages collatéraux
  • Droit international humanitaire
  • État islamique
  • Objectif militaire
  • Recours à la force
  • Règles d'engagement
  • Talibans
  • Iran
  • Corée du Nord
  • Russie

type de document

ART

résumé

Le lancement par les Etats –Unis, le 13 avril 2017, de la BU-43/B Massive Ordnance Air Blast (MOAB) sur une position souterraine de l’Etat islamique en Afghanistan soulève des interrogations aussi bien techniques que stratégiques et juridiques. La MOAB est en effet la bombe non nucléaire la plus puissante dont disposent les Etats-Unis. Portant 8480 kilos d’explosifs, elle est guidée et larguée par avion. Outre l’explosion, elle provoque une surpression dans un rayon de 150 m ce qui en fait également une armes thermobarique. Elle fait partie d’un ensemble de bombes anti-bunker à la disposition de l’armée des Etats-Unis. L’emploi de la MOAB semble avoir eu dans un premier temps une justification tactique. C’était selon les militaires américains, « la bonne arme pour la bonne cible ». Mais dans un second temps, elle est apparue comme manifestant la volonté des Etats-Unis d’éradiquer l’Etat islamique comme l’avait annoncé le président Trump. Enfin, on ne peut ignorer que l’emploi d’une telle arme, même si elle ne relève pas de la dissuasion comme les armes nucléaires, constitue également un avertissement pouvant être destiné à l’Iran comme à la Corée du Nord. Du point de vue juridique enfin, la MOAB n’est pas une arme interdite par le droit international humanitaire pour autant que son emploi respecte les principes généraux de ce droit et notamment la proportionnalité entre l’avantage militaire direct attendu et les éventuels dommages collatéraux causés aux civils. Du fait de ses effets de surpression, son emploi se trouve donc limité. Par ailleurs, comme toute arme, elle est destinée à engager la force, et donc soumise aux règles d’engagement (ROE), dans ce cas édictées en conformité avec le droit international, dans ce cas, par les autorités américaines. La frappe du 13 avril confirme une évolution significative des ROE aux Etats-Unis, le pouvoir politique choississannt désormais de laisser une très large marge de maoeuvre aux militaires sur le terrrain.

article PDF

plus d'information